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    Jean Ferrat

    Robert Le Diable

    4:15
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    Добавлена 20 февраля 2008 пользователем AND1

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    Текст песни Robert Le Diable
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    Tu portais dans ta voix comme un chant de Nerval
    Quand tu parlais du sang jeune homme singulier
    Scandant la cruauté de tes vers réguliers
    Le rire des bouchers t'escortait dans les Halles
    Tu avais en ces jours ces accents de gageure
    Que j'entends retentir à travers les années
    Poète de vingt ans d'avance assassiné
    Et que vengeaient déjà le blasphème et l'injure
    Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne
    Comme un soir en dormant tu nous en fis récit
    Accomplir jusqu'au bout ta propre prophétie
    Là-bas où le destin de notre siècle saigne
    Debout sous un porche avec un cornet de frites
    Te voilà par mauvais temps près de Saint-Merry
    Dévisageant le monde avec effronterie
    De ton regard pareil à celui d'Amphitrite
    Enorme et palpitant d'une pâle buée
    Et le sol à ton pied comme au sein nu l'écume
    Se couvre de mégots de crachats de légumes
    Dans les pas de la pluie et des prostituées
    Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne
    Comme un soir en dormant tu nous en fis récit
    Accomplir jusqu'au bout ta propre prophétie
    Là-bas où le destin de notre siècle saigne
    Et c'est encore toi sans fin qui te promènes
    Berger des longs désirs et des songes brisés
    Sous les arbres obscurs dans les Champs-Elysées
    Jusqu'à l'épuisement de la nuit ton domaine
    O la Gare de l'Est et le premier croissant
    Le café noir qu'on prend près du percolateur
    Les journaux frais les boulevards pleins de senteur
    Les bouches du métro qui captent les passants
    Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne
    Comme un soir en dormant tu nous en fis récit
    Accomplir jusqu'au bout ta propre prophétie
    Là-bas où le destin de notre siècle saigne
    La ville un peu partout garde de ton passage
    Une ombre de couleur à ses frontons salis
    Et quand le jour se lève au Sacré-Cœur pâli
    Quand sur le Panthéon comme un équarissage
    Le crépuscule met ses lambeaux écorchés
    Quand le vent hurle aux loups dessous le Pont-au-Change
    Quand le soleil au Bois roule avec les oranges
    Quand la lune s'assied de clocher en clocher
    Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne
    Comme un soir en dormant tu nous en fis récit
    Accomplir jusqu'au bout ta propre prophétie
    Là-bas où le destin de notre siècle saigne.
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