Peste Noire

Introduction: extrait des Chants de Maldoror, ?mission radiophonique de l'Atrabilaire M.:
De la m?me mani?re que nous nous sentons en marge et au-dessus d'un monde que nous voulons annihiler, les anciens sorciers furent les r?volutionnaires du pass?. Comme nous d?testons nos cong?n?res b?otiens et am?ricanis?s eux aussi d?testaient le pr?tre, le roi, le riche. Eux aussi, pr?paraient en ces occultes c?r?monies les bombes des mal?fices. Ils empoisonnaient surtout, d?truisaient cependant avec plus d'ampleur, savaient r?pandre dans les campagnes la poudre qui tue les moissons, ensevelir sous les ?tables, la charge magique dont les troupeaux d?p?rissent. Et ils s'en prirent surtout ? la tendre race des enfants, celle qui, ne gardant pas les crapauds ? refus? l'initiation, d?cim?rent plus radicalement, plus religieusement que les anarchistes modernes, frapp?rent la race avant tout, partout, sachant que, quoique fasse l'Homme, il sera toujours l'Homme,
le vil, l'?go?ste, le d?pr?dateur du patrimoine d'autrui, la honte du monde, la honte du monde. Cela devenait pour eux un but mystique de d?barrasser l'univers de cette l?pre humaine, gagnant la bonne nature, corrompant la Terre faite pour ?tre libre et qui s'avilit d'?tre l'esclave nourrice.
Li leus nous mengu?nt,
Qui nous estranglent et nous tuent.
Et s'est si grans mortalit?s
En bours, en villes, en cit?s
Et tout par tout le plat pays
Que chascuns en est esbahis ;
N'ame n'oy qui ne prophetise
Pis pour le peuple et pour l'Eglise,
Si que trop serons acroupis ;