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    Georges Brassens

    Les Deux Oncles

    4:20
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    Добавлена 20 февраля 2008 пользователем AND1

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    Текст песни Les Deux Oncles
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    C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Gaston
    L'un aimait les Tommies, l'autre aimait les Teutons
    Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts
    Moi, qui n'aimais personne, eh bien ! je vis encor
    Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé
    Que vos veuves de guerre ont enfin convolé
    Que l'on a requinqué, dans le ciel de Verdun
    Les étoiles ternies du maréchal Pétain
    Maintenant que vos controverses se sont tues
    Qu'on s'est bien partagé les cordes des pendus
    Maintenant que John Bull nous boude, maintenant
    Que c'en est fini des querelles d'Allemand
    Que vos filles et vos fils vont, la main dans la main
    Faire l'amour ensemble et l'Europe de demain
    Qu'ils se soucient de vos batailles presque autant
    Que l'on se souciait des guerres de Cent Ans
    On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons
    Vous l'ami les Tommies, vous l'ami des Teutons
    Que, de vos vérités, vos contrevérités
    Tout le monde s'en fiche à l'unanimité
    De vos épurations, vos collaborations
    Vos abominations et vos désolations
    De vos plats de choucroute et vos tasses de thé
    Tout le monde s'en fiche à l'unanimité
    En dépit de ces souvenirs qu'on commémore
    Des flammes qu'on ranime aux monuments aux Morts
    Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous
    Révérence parler, tout le monde s'en fout
    La vie, comme dit l'autre, a repris tous ses droits
    Elles ne font plus beaucoup d'ombre, vos deux croix
    Et, petit à petit, vous voilà devenus
    L'Arc de Triomphe en moins, des soldats inconnus
    Maintenant, j'en suis sûr, chers malheureux tontons
    Vous, l'ami des Tommies, vous, l'ami des Teutons
    Si vous aviez vécu, si vous étiez ici
    C'est vous qui chanteriez la chanson que voici
    Chanteriez, en trinquant ensemble à vos santés
    Qu'il est fou de perdre la vie pour des idées
    Des idées comme ça, qui viennent et qui font
    Trois petits tours, trois petits morts, et puis s'en vont
    Qu'aucune idée sur terre est digne d'un trépas
    Qu'il faut laisser ce rôle à ceux qui n'en ont pas
    Que prendre, sur-le-champ, l'ennemi comme il vient
    C'est de la bouillie pour les chats et pour les chiens
    Qu'au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi
    Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami
    Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main
    Mieux vaut toujours remettre une salve à demain
    Que les seuls généraux qu'on doit suivre aux talons
    Ce sont les généraux des p'tits soldats de plomb
    Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en suivant
    Malbrough qui va-t-en guerre au pays des enfants
    Ô vous, qui prenez aujourd'hui la clé des cieux
    Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu
    Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas
    Offrez-leur de ma part ces "Ne m'oubliez pas"
    Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin
    Un p'tit "forget me not" pour mon oncle Martin
    Un p'tit "vergiss mein nicht" pour mon oncle Gaston
    Pauvre ami des Tommies, pauvre ami des Teutons.
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